Nous ne serons pas sous-mariniers

IMG_3293En quittant Rimouski, nous avons fait une halte au site historique maritime de Pointe-au-Père, qui abrite diverses attractions telles qu’un sous-marin désaffecté de classe Oberon, un phare ou une exposition-musée autour de l’Empress of Ireland, un paquebot s’étant illustré par sa capacité à couler avec des gens dedans.

Tout ceci se visite, moyennant finance, et comme nous ne sommes pas que des rats, nous avons visité le sous-marin (15,75$ par personne tout de même).

Equipé d’un audio-guide, on entre par l’arrière du sous-marin Onondaga dans lequel a été découpé une porte pour l’occasion, et l’on découvre au travers la vingtaine de points d’attention la réalité de la vie et du fonctionnement du sous-marin. On en ressort une bonne heure plus tard par l’avant, via une ouverture découpées dans la coque également. Le manque d’espace est flagrant, l’intimité manifestement inexistante. Le bruit, les odeurs, la fatigue, tout ceci devait être très pesant à bord.

Une pièce semble « vaste » : la salle de contrôle. On y trouve le poste du timonier, de la navigation, les périscopes, les radars… mais lorsque l’on apprends que vingt personnes pouvaient s’y trouver simultanément, l’espace est en fait étroit.

La vie des trois cuisiniers, à bord, devait également être compliquée. Réussir à faire trois repas par jours, équilibrés, variés, bons car indispensable au moral de l’équipage, dans une cuisine où l’espace praticable est de l’ordre de 1,5m2, et les stocks répartis dans l’ensemble du bateau… voilà une entreprise bien audacieuse !

On y apprends que dans le sous-marin, tous devaient savoir jouer plusieurs rôles, et que l’emplacement des hommes était pensé en prévision d’un évènement tragique. Par exemple, les électriciens étaient répartis de chaque côtés, afin qu’en cas d’inondation d’un compartiment, il reste chaque corps de métier « en vie » à bord.

D’autres éléments sont pensés pour des situations délicates : toutes les vannes ont des formes spécifiques selon qu’elle contrôlent un circuit d’huile, d’eau, d’air… afin d’être reconnaissable au toucher, en l’absence de visibilité, en cas d’incendie par exemple. Charge à tout les matelots de connaitre par coeur l’emplacement de chacune de celles-ci, réparties dans tout les espaces du navire.

Deux visites sont proposées, l’une « découverte » où l’audioguide retransmet les échanges entre un ancien sous-marinier et son neveu, découvrant le navire en opération, et la seconde « technique », explique plus en détail les fonctionnements des différents équipements. Nous avons choisi cette seconde visite et nous n’avons pas été déçus.

Notre conclusion commune est de dire que la vie de ces gens là devait vraiment être un enfer, et que pour rien au monde nous n’étions près à la partager.

A noter qu’il est possible de passer une nuit à bord, dans l’une des couchettes des matelots, du carré des maitres ou des officiers. L’expérience doit être aussi amusante qu’une nuit en prison, et devrait être réservée aux nains pas claustrophobes…

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