Pour bien s’intégrer dans un nouveau pays, quoi de mieux que de s’imprégner de la culture de celui-ci. Et s’il est une chose bien ancrée dans la culture canadienne, c’est bien le hockey !
Lors de nos deux semaines de voyage en 2014, nous avions vu fleurir des centaines de drapeaux, chandails et autres casquettes dans les rue. Tous portaient le même symbole, un C blanc et rouge dans lequel se trouve un H blanc. Le tout sur un fond tricolore (CHC pour Club de Hockey Canadien).
Ce logo, nous l’avions appris est celui de l’équipe des Canadiens de Montréal. Cette année-là l’équipe était en final de la coupe Stanley, le championnat de la LNH. Oui, encore une fois on change de place aux lettres. La NHL (National Hockey League), terme que l’on utilise aussi en France devient ici au Québec la LNH (Ligue Nationale de Hockey).

Ce sport prenant donc une part importante dans la vie locale, nous avons donc décidé d’assister à un match. Nono ayant accès à des tarifs préférentiels grâce à son boulot, il nous a donc réservé deux places pour le match opposant les Canadiens de Montréal aux Coyotes de l’Arizona (oui, la LNH comprend les équipes du Canada et des USA. Le Canada tout entier ne comptant que 7 grandes équipes, les championnats seraient bien tristes s’ils ne devaient se dérouler qu’entre équipes Canadiennes).

Nous voilà donc partis, ce jeudi 20 octobre pour le Centre Bell, grand amphithéâtre de 21 287 places, où les Canadiens de Montréal ont élu domicile. Le Centre Bell tient son nom de l’entreprise de télécommunications Bell Company, fondée par Alexander Graham Bell, inventeur du téléphone.
Auparavant le Centre Bell était le Centre Molson, du nom de la compagnie de bière canadienne qui détenait les droits sur le nom du Centre. Ce petit aparté pour dire à nos lecteurs français, qui s’offusquent contre tous ces changements récents de noms de stades et salles de spectacles pour des noms de marques et compagnies, que le phénomène existe depuis bien longtemps dans le reste du monde. Et il est normal que si tu met le prix pour construire ou entretenir un stade, tu ais le droit d’y apposer ton nom.
Bref, après une halte rapide chez Five Guys (très bon fast food), et une marche sous la pluie au cours de laquelle nous rencontrons de plus en plus de « partisans » arborant le chandail rouge, nous arrivons au Centre Bell.
Nous traversons les couloirs du stade, qui sont remplis de stands de nourriture, de vente de produits à l’effigie des Canadiens, ou encore de jeux permettant de gagner divers lots et arrivons enfin à nos places.
Section 312, rangée A. « Et ben ça va, la vue est loin d’être mauvaise ! » nous félicitons-nous… avant de nous rendre compte que nous ne sommes pas en rangée A, mais en rangée AA. Mince ! Nos places se trouvent 10 ou 15 rangées plus haut… Une fois installés, certes on est un peu plus loin mais bon, « c’est pas si pire », comme on dit ici.

Le match débute dans quinze minutes et nous constatons que le stade est loin d’être remplis. Les collègues de Nono l’avaient prévenu : « pourquoi tu prends un ticket pour ce match ? Les Coyotes ne sont pas très bon et le match est sans grand enjeu. »
« Justement, je veux être sûr de voir Montréal gagner, et un match plus important coûtera bien plus cher ! » leur avait-il répondu. Mais match important ou pas, les partisans répondent présent et quelques minutes plus tard, le stade est vraiment plein, et toutes les places sont occupées.
Après quelques réclames sur l’écran géant, le speaker arrive pour présenter les joueurs. L’un après l’autre, ils sont nommés et acclamés par la foule. Le gardien des Canadiens remportant le plus de succès. Il revient après une absence de 330 jours !
Une collègue de Nono l’avait prévenu : « Tu auras peut être la chance de voir jouer le grand Carey Price ! C’est super ! ». « Heu… Oui… Mais tu sais je connais aucun des joueurs alors qu’il soit là ou pas… ». Mais même si nous ne sommes pas experts en hockey, nous avons vite compris au cours du match pourquoi il était tant apprécié. Il ne laisse rien passer… Ou presque.
S’en suivent les hymnes nationaux. Voilà enfin une occasion pour Nono de réciter sa leçon ! Lui qui avait appris l’hymne national Canadien avant même de quitter la France. Le voilà debout avec les autres spectateur à chanter joyeusement « Ô Canada ! … » tandis que Nono près de lui bredouille un mot par-ci par-là.
Et le match commence ! Si parfois il n’est pas aisé, comme à la télé d’ailleurs, de suivre la rondelle (le palet) sur la glace, Nono se dit que 10 ans plus tôt, avant l’arrivée des téléviseurs HD, ça devait être tout juste impossible. L’ambiance est là pendant le jeu, et au moindre temps mort, des hôtesses sont dans les gradins pour haranguer la foule, offrant bières, t-shirts et autres cadeaux à celui qui criera le plus fort.
Le jeu se poursuit au rythme des divers champs et clappements de mains des supporters : « GO HABS GO ! GO HABS GO ! » (Habs pour Habitants, un nom péjoratif à l’époque, donné aux francophones par les anglophones). Jusqu’au premier but ! La liesse envahit le stade et tout à coup résonne la chanson qui depuis trois jours trotte dans nos têtes : « Allez ! Allez allez ! Allez Montréal ! »
La première période se termine après 20 minutes de jeu… Mais 1 heure entière de temps réel, en tenant compte des nombreux arrête de jeux. Un match de hockey étant composé de trois périodes de 20 minutes, il faut donc compter au total plus de 3 heures en temps réel. Mais même si ça peut paraître long, pas le temps de s’ennuyer.
Les distractions sont nombreuses. Lors de la première pause entrent sur la glace des enfants de 4 à 6 ans pour un semblant de match. Leur manque d’assurance dans leurs déplacements et leur petit gabarit sous le lourd équipement les rends très attendrissants. À la seconde ce sont encore des enfants qui accompagnent les conducteurs de Zamboni (la machine qui refait la glace) tout en saluant le public. Puis arrivent des voiturettes sur lesquels sont juchés des tireurs équipés de canons à t-shirt à la portée impressionnante ! Nono précise « Virgule aurait adoré avoir ça ! ». Et pendant les temps-morts Youppi, la mascotte est là pour assurer l’animation.
En deuxième période les Canadiens enchainent 3 buts en moins de 4 minutes. Ce qui pousse l’entraineur des Coyotes à montrer la sortie à son gardien et de le faire remplacer. Le match se terminera par une victoire de Montréal, 5 à 2.
Quel bilan ? Même sans avoir compris toutes les subtilités des règles du jeu, ce fut un très bon moment, à renouveler assurément !
Youppi, la mascotte… des canons à tee-shirts… mais vous êtes tombé dans quel pays là ? =^^=
Le CANADA !
Les Nonos se transformeront-ils en « colons » (beaufs) ?
On boit pas de Molson, on a encore un peu de marge. Mais peut être qu’on sera un jour complètement intégrés ?
Je préfère le multiculturalisme 😉